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❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson

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❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson _
MessageSujet: ❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson ❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson EmptyDim 26 Juin - 13:51

❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson Ginta4

Nous étions à présent dans le Missouri. C'est moi qui avait choisi la destination, ayant entendu dire par un vieil homme que le nom venait de celui d'une tribu de sioux et je ne voulais pas mourir sans avoir vu un indien même si Emrys m'avait assuré que nous n'en croiserons pas. De toute manière, Emrys, il ne connaissait rien à la vie, je lui aurais bien dis qu'il fallait qu'il se documente un peu, mais il l'aurait sûrement mal pris et il aurait dit que c'était moi la gamine qui croyait tout ce qu'on lui disait. Ce soir là, j'avais pris la place de la patronne, qui chantait tous les soirs de sa voix aussi grasse que ses cuisses qu'elle montrait souvent assez à ses clients, avais-je entendu dire, et je m'étais mise à chanter We'll meet again de Johnny Cash. Enchaînant deux trois autres chansons, je me faufilais ensuite jusqu'à Emrys, qui était tourné vers moi, sentant au passage les mains d'un ou deux vieux pervers qui buvaient là. Je n'étais pas la patronne, moi, mais je ne disais rien et m'empressais simplement de rejoindre mon compagnon de route au bar.
Tous les deux accoudés au comptoir du bar, au rez-de-chaussée du motel où nous logions depuis déjà deux jours, je regardais Emrys s'assoupir la tête sur ses bras, le secouant, je passais mon bras sous ses épaules pour le soutenir et l'entraînais jusqu'à la chambre. « Tu sais quoi, Emrys ? Quand tu as trop bû, tu fais le poids d'un ours mort. Non pas que j'en ai déjà porté un, mais je suis sûre que c'est au moins aussi lourd. » Je le laissais s'étaler dans le lit, lui autant ses chaussures puis repartais, jettant un coup d'oeil dans la chambre avant de fermer la porte. « Bonne nuit Emrys. » chuchotais-je. Je me mis à courir le long du couloir, suivi par mon border collie, Charlie. Une bombe rose suivi d'un chien qu'elle avait pris pour un chat. Autant dire que les gens qui me virent passés me regardaient quelque peu éberlués. Redescendant au bar, je m'asseyais non loin d'une femme au maquillage noir qui avait coulé le long de ses joues. Je la regardais ou la fixais, plutôt. Elle regardait désespérement une photo d'un homme portant une barbe de trois jours, les cheveux emportés dans les mouvements du vent. « Connard. Comment as-tu pû me laisser ? » Je lui adressais un petit sourire compatissant alors qu'elle se mettait à crier des noms d'oiseaux finalement emportées par son amie assise à côté d'elle jusqu'à leur chambre, sûrement. La pauvre. Je la plaignais, notemment parce que je la comprenais mieux que quiconque, sûrement. Moi aussi, j'avais pleuré face à une photo, moi aussi j'avais souhaité que l'homme sur la photo n'en sorte et m'embrasse comme il l'avait fait plusieurs fois. Je me souvenais encore de la première véritable vague de tristesse qui m'avait parcouru. Comme si mon corps tout entier avait été allongé sur mille morceaux de verre. J'étais amoureuse, et j'aurais dû savoir avant de tomber amoureuse, que c'était dangereux que ça faisait mal. Pourtant, ce premier chagrin ne m'avait pas suffis et il fallait que je recommence. Il était revenu me chercher, il était revenu chez moi et cette fois, j'étais partie avec lui, avec Anderson. Les deux mois qui avaient suivis avaient été les meilleurs de toute ma vie, je crois bien, et puis il m'avait laissé dans un motel sur le bord de la route, saoûle et surtout seule. A l'époque, je n'avais pas encore Charlie, je ne l'avais adopté que par la suite, trop heureuse à l'idée d'avoir un chat avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'un chien. Sortant de mes songes, je regardais au loin, dans un fauteuil un petit grand-père qui dormait et ronflait, la bouche grande ouverte. Vu le nombre de mouches qui lui tournait autour j'aurais mis ma main à couper qu'il en avait déjà avalé plusieurs, si ça se trouve, il avait faim et adopté la technique du caméléon, se fondant dans le paysage avant d'attraper les mouches. Avec une grimace de dégoût à cette pensée, je me dirigeais vers la sortie du motel.
Dehors, il faisait frais, d'ailleurs j'aurais mieux fait de m'habiller autrement. Je n'avais qu'une petite robe très esprit sixties, et ma courronne de plumes d'indien que j'avais acheté le matin même dans un bazard, tannant Emrys de m'y emmener ne voulant partir du Missouri sans avoir acheter une coiffe du genre. « Viens là, Charlie, on va jouer à un jeu. Toi non plus, tu n'as pas envie de dormir, hein. On va dire que tu es un coyote, oui je sais c'est pas beau un coyote, mais toi tu es beau, je t'assure. Moi je suis une indienne, je suis sans pitié et vorace et je te cours après depuis des mois parce que tu as mangé mon bébé. » Je me mettais alors à courir après le chien, tapant sur ma bouche avec ma main pour imiter le cri des indiens. Puis j'arrêtais ma course effrainée en m'adossant sur une voiture qui ne tardait pas à déclencher l'alarme, réveillant par la même occasion la personne qui dormait à l'intérieure. Sûrement avait-il dû dormir ici, faute de places au motel.
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MessageSujet: Re: ❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson ❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson EmptyDim 26 Juin - 18:23

❧cash said, we'll meet again. -ft. anderson Sanstitre1cnl

La femme relève la tête vers moi, blasée, mâchant un chewing-gum, surement le même depuis des heures. Je la fixe, attendant qu'elle prenne la peine de me dire si oui ou non, je pourrais avoir une chambre. Savoir si je dois pieuter dans ma caisse ou ailleurs. C'est pas que ça m'intéresse un peu, mais ouais, si. Elle soupire, regarde derrière elle pour finalement se remettre face à moi, un sourire aux lèvres. « On est complet. » Connasse. Je sors du motel, évitant de faire un doigt d'honneur à la vieille autiste ridée. Bon, faut que je trouve un truc à faire. Je sais même pas pourquoi je suis venu ici, je suis déjà passé par là et ça m'avance pas à grand-chose de revenir. J'ai rien contre le Missouri, nan, mais c'est juste que je pourrais être ailleurs, dans un endroit que je connais pas et je pourrais découvrir. Là, je vais me faire chier. Rien à foutre, demain, je me casse de là. Je sais pas vraiment où j'irai, mais je verrai bien au fur et à mesure de ma route. Je laisse toujours le hasard me guider, parce que de toute façon, c'est tout ce qu'il me reste. J'ai faim. Je regarde autour de moi et je vois une épicerie. Je fouille dans ma poche, j'ai 15$. Je vais surement pas aller très loin avec ça, mais je trouverai bien un truc à manger. En fait, si, avec 15$, je peux aller loin. Faut que j'en garde 5, pour ce soir, au moins. Faut que je puisse me payer un whisky. Enfin, un seul, ça me semble peu. Mais ce n'est pas la question. J'entre dans l'épicerie, je trace mon chemin au rayon fruit et je fous une pomme dans un poche, puis je vais au rayon connerie, enfin gâteaux et je me prends des cookies, puis je bouge au rayon alcool et je prends une bouteille d'absolut et pour finir, une bouteille d'eau. Bon voilà, ça suffira. Je vais à la caisse, un vieux mec assez gras. Fuck, c'est quoi cette ville de péquenots ? La dernière fois que je suis venue, ah ouais, c'était pas les vacances. Du coup, toutes les filles se sont surement cassés dans un endroit plus... charmants et les jeunes ont dû partir en vacances aussi. Je les comprends. Je paie et sors du magasin et posant les trucs dans ma voiture. Y a des jours comme ça où je me fais grave chier et que je sais pas quoi faire pour occuper mon temps. En plus, il est trop tôt pour que j'aille me bourrer la gueule au bar de la ville. N'empêche que je finirai quand même par y aller et que je vais en profiter un maximum, parce que vu la journée de merde que j'aurais passé, ça sera pire que mériter, on peut pas dire le contraire. M'enfin, je me pose dans ma voiture, allume la radio et me roule un joint avant de le coincer entre mes lèvres et de le fumer lentement.

Je prends deux, trois verres, en fait, je les enchaîne les uns après les autres sans réellement me soucier du fait que je vais fort probablement avoir très mal à la tête demain et que je vais devoir aller acheter de l'aspirine. Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? J'ai toujours vécu comme ça, je vois pas comment je vivrai autrement. Je suis libre de faire tout ce dont j'ai envie, vraiment tout. Et je me vois pas vivre sans cette liberté que j'ai depuis que j'ai seize ans. J'ai l'impression que j'ai passé toute ma vie à aller de ville en ville, sans réellement avoir de but particulier, ni de destination particulière, seulement le fait que oui, j'en avais marre de mon ancienne vie et que ouais, j'ai pu réaliser mon rêve. C'est pas donné à tout le monde de vivre son rêve. Parfois, je me demande ce qu'aurait été ma vie si j'étais resté chez ma conne de tante et quand j'y pense, je me dis que j'aurais été foutrement mal. Surement qu'à l'heure qu'il est, je serais marié avec une fille. Surement qu'elle serait canon. En fait, si j'avais été moins con, la fille parfaite, j'aurais pu la garder. Mais non. Enfin bref. Je sors du bar, en titubant un peu, merde, il est même pas tard et je vais déjà aller me coucher. Vraiment une putain de mauvaise journée. En plus de ça, je vais devoir dormir dans ma caisse. C'est pas que je l'aime pas et que je l'ai jamais fait, mais bon, ça me fait chier quand même. (…) « Hein ? » que je dis en sursautant au bruit de ma conne d'alarme de voiture. Putain, ferme ta gueule. Sérieux là, j'ai la flemme de sortir et de voir quel est le con qui vient de me réveiller de cette façon. Je jure devant Dieu que si c'est un petit con qui pensait pouvoir voler ma voiture, je lui éclate la gueule. Je sors de ma voiture, ne faisant pas attention à la personne, pour l'instant pour aller éteindre ce bruit qui me tue les tympans. « Bordel, vous avez que ça à foutre ? Réveiller les gens ? » que je gueule, avant d'arrêter cette foutue alarme, poussant un soupir de confort, extirpant ma tête pour regarder la personne. Je penche la tête, ouvre un peu plus grand les yeux. Nan, ça peut pas être elle, ça peut être qu'un sosie ou quelque chose comme ça. Ou alors, je rêve. Ouais, surement un de ces rêves que je fais fréquemment où elle est dedans et qu'on... ouais, non, rien. « Lilly ? C'est toi ? Ou je suis trop imbibé pour voir correctement ? »
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