Il y a quelques mois à peine je vivais sur le continent africain, dans un village éloigné des grandes métropoles. Il y avait majoritairement de l’herbe et de la terre et nos maisons étaient en bois. Nous vivions paisiblement, dans une atmosphère sereine. Il n’y avait rien de plus beau à mes yeux que cet endroit, cette tribu, ces gens. J’étais née en Afrique du sud, parce que mes parents pratiquaient tous deux la profession de vétérinaire et qu’ils préféraient les animaux sauvages comme les lions et les gazelles aux chiens et aux chats. Au début j’allais avec eux tout le temps, dans chaque expédition, dans chaque safari jusqu’à ce que j’ai huit ans et que le Bostwana devienne notre chez nous. Je me souviens des premiers jours avec les enfants là-bas, des premiers repas partagés, des premières danses ensemble, des premiers rituels. Je passais mon temps avec ces gens qui me semblaient être une famille. Je partais de moins en moins avec mes parents, mais je me rappellerais éternellement de cette après-midi là. Nous étions tous les trois dans la savane, et il y avait ce bébé lion. Seul, abandonné par sa mère, certainement avait-il faim et quand je l’ai regardé je me suis dit que j’étais vraiment la personne la plus chanceuse au monde parce que cette scène se voulait magnifique. Et des heures entières j’ai joué avec cet animal comme s’il était un simple chat domestique. Je ne le voyais pas comme dangereux pourtant je savais pertinemment que plus tard, il deviendrait un prédateur, un tueur. Mes parents l’ont nourri et puis le soir venu nous sommes repartis à la maison. Sauf que les jours, les semaines et les mois suivants, je ne pus m’empêcher d’aller le voir à chaque fois. Finalement je nouai un lien spécial avec cette bête si affectueuse. Je me rendis compte qu’il fallait que j’arrête quelques années plus tard, quand il fut trop grand et trop nocif pour moi, quand il chassait plus qu’il ne jouait et quand il me blessait parfois sans restriction. Je n’ai plus jamais rencontré un tel animal après lui, et aujourd’hui je ne risque pas d’en rencontrer. Il ne reste rien de mon village si ce n’est des cendres. Des mercenaires l’ont brûlé, et mes parents ainsi qu’une grande majorité de ma famille ont péri dans cet incendie. Je me souviens encore de la chaleur des flammes. Des cris ardents et aigus. Je suis partie avec quelques enfants, nous avons remonté le continent africain jusqu’au Sénégal, où ils avaient des personnes pour s’occuper d’eux. Moi j’ai quitté l’Afrique avec une femme, un médecin qui aller au Mexique. Mes parents m’avaient souvent parlée de leurs amis les Rosenberg qui vivaient à Santa Rosa et qui travaillaient dans une clinique. Ils étaient devenus mon seul espoir, car je n’avais aucune idée de ce que je pourrais bien faire. Je me souviens de la peur au ventre que je ressentais lors du voyage en avion avec cette parfaite inconnue qui eût pitié de moi. A moins que ce ne fussent mes connaissances en médecine qui lui plurent tant. Dans le village où je vivais, j’étais guérisseuse. Je soignais par des plantes et des rituels. Mais qu’allais-je être au Mexique ? Je me posais tellement de questions, et j’avais tellement de doutes. La seule chance que je m’en sorte était mon savoir. Je savais beaucoup de choses, je parlais neuf langues différentes, je maitrisais les lettres et je soignais les humains tout comme les animaux. Mais je n’avais aucun diplôme, rien qui pouvait prouver ce que je disais, or mes parents répétaient souvent que là-bas, il fallait posséder des papiers où il y avait marqué ce qu’on savait faire. Chez moi ce n’était pas comme ça. Chez moi les gens avaient confiance. Heureusement, Madame Rosenberg travaillait toujours dans cette clinique, et elle se souvenait de mes parents. Avant que je ne puisse exercer à ses côtés des soins, elle m’en apprit plus sur la médecine d’ici, différente de la mienne. Les gens furent assez sceptiques quand à mes méthodes même si j’utilisais un peu les enseignements de Madame Rosenberg; puis ils se rendirent compte que je n’étais pas une ‘charlatan ‘. Je ne savais même pas que ce mot existait. Parce qu’il y a neuf mois je vivais encore sur le continent africain, dans un village qui ne ressemblait pas à Santa Rosa, il n’y avait pas de béton et de maison en briques. Et je suis encore surprise du nombre de voyageurs qui s’arrêtent chaque jour ici, chez moi il y en avait moins, beaucoup moins.

◮ Pseudo / Prénom L.A
◮ Âge : 17 ans
◮ Tu viens d'où ? De la France
◮ Comment t'es-tu retrouvé ici ? Bazzart <3
◮ Tu aimes ? Non ... JE SUIS FAN
◮ Autre :