TRIBUNAL D'ARIZONA, il y a un an et demi.

« Monsieur Marlon Enoch Vaughan, les membres du jury vous ont à l'unanimité jugé coupable. Votre peine est sans attente, vous serez dés à présent transféré à la prison d'Arizona pour une durée de 50 ans minimum sans possibilité de sortie. » Je sentais mon coeur s'emballer, mes points se serrer tandis que l'avocate présente à mes côtés fermait les yeux afin de ne pas montrer la déception qu'elle ressentait à l'intérieur. 6 mois, cela faisait déjà six longs et interminables mois que j'avais été enfermé dans cette prison attendait patiemment mon jugement, n'ayant pas les moyens de payer une libération sous caution, je n'eus d'autre choix que de vivre parmi d'autres détenus en attente d'un jugement, mais moi, je n'attendais pas seulement un jugement, j'attendais surtout ma libération. Malheureusement, l'annonce était faite, jamais je ne sortirai vivant de cette prison. Mon regard dévia rapidement en direction de chaque membre du jury, regard vide, je n'avais même plus la force de leurs montrer la colère qui s'accaparait de mon corps au fur et à mesure que j'essayais de les dévisager. « Monsieur, veuillez mettre vos mains dans votre dos. » Ne prenant pas même la peine de me retourner vers l'homme qui me passait les menottes, je m'exécutais alors que j'entendais au loin mon avocate clamer mon innocence. Elle s'était battue bec et ongle pour cette affaire, nul doute pour elle, j'étais bel et bien innocent, elle en aurait parié sa carrière, et c'est bien ce qu'elle a fait, une anomalie existait dans ce dossier, elle en était sûre et certaine, espérant jouer dessus afin d'obtenir un délai suffisant pour étudier de nouveau l'affaire, le juge ne lui fit aucun cadeau, ni à elle, ni à moi d'ailleurs. « Suivez-moi. » De nouveau je m'exécutai, sentant une main forcer son étreinte sur mon bras, je tournai pour la dernière fois mon regard en direction de la salle où se trouvait une bonne soixantaine de personnes, certaines étaient visiblement heureuses du jugement qui venait de tomber, par leurs paroles je comprenais la joie qui les animaient « Assassin ! » tandis que d'autres voyaient cette annonce comme un coup de massue « Comment ? Il n'a pas pu faire ça ! » Non, je n'ai pas pu faire ça. Mais qu'importe, le jugement était rendu, je n'avais plus qu'une chose à faire suivre les ordres.

PRISON D'ARIZONA, il y a 3 jours.

Ils avaient découvert une anomalie dans le dossier. Une preuve qui de toute évidence semblait avoir eu un impact certain sur ma libération. Une preuve qui m'innocentait de cette affaire et qui en accusait un autre, une personne dont je n'avais jamais eu un doute quant à son implication dans cette affaire. « Et tu comptes faire quoi maintenant ? » Son regard plongeant dans le mien alors que je remettais la montre à mon poignet, j'haussai mes épaules en l'air sans grandes convictions. Mon regard balaya la pièce dans laquelle je me trouvais, se posant sur chacune des personnes présentes entre ces 4 murs, je pris finalement une profonde inspiration, inspiration de la liberté. Remplissant mes poumons du maximum que je pus le faire, je terminai finalement par poser de nouveau mon regard dans celui de mon interlocutrice. « Tout recommencer. » Lâchai-je alors, un fin sourire de coin de dessinant sur mes lèvres. Elle me tendit un dossier que je ne tardai pas à prendre avant de finir par l'ouvrir. « Je ne devrai pas le faire normalement. » La remerciant d'un signe de tête, je le refermai aussitôt et remarquais bien vite qu'il s'agissait là de la photocopie de l'intégralité de mon casier judiciaire. Lui tendant enfin la main, je la lui serrai et lui jetai un dernier regard avant de quitter la pièce accompagnée des hommes du pénitenciers avec qui j'avais passé plus d'un an et demi à côtoyer chaque jour que Dieu faisait. J'étais libre, enfin...

ROUTE 66, il y a 16 heures.

« Je vois que vous avez déjà eu affaire à la justice ! » P*tain de policier. Nous étions arrêtés sur le bord de la route, simple contrôle disaient-ils avant de remarquer un carton rempli d'affaires qu'ils avaient aisément assimilés à ceux que l'on trouve dans les prisons du coin. Sortant du véhicule, c'est une fouille totale de ce dernier qu'ils avaient alors effectué tandis qu'impuissant, alors que par le passé j'aurai facilement pu lâcher une insulte à leur égard, je les regardais fouiner dans toutes mes affaires. « Marlon Enoch Vaughan ? Le QG me dit que vous avez été libéré pour faute de preuves, c'est vrai ? » Prenant une profonde inspiration dans le but de calmer la colère qui grandissait alors dans mon corps. « Non, ils m'ont totalement innocenté. » Simple vérité, qui apparemment ne semblait pas avoir le même impact dans leurs oreilles que dans les miennes, se lançant un regard complice, ils ne tardèrent pas à rire de mon cas tandis que je fronçais les sourcils, fermant doucement mon poing gauche. Se moquer de moi ? Personnellement je n'en étais pas adepte, rares étaient les personnes qui avaient pu rire de mon cas. Bagarreur, je fus souvent impliquer dans quelques affaires sans grandes importances, notamment lorsque j'étais plus jeune. A vrai dire, je n'ai pas un passé glorieux et je doute fortement que mon avenir soit meilleur cependant, j'étais prêt à tout pour un tout nouveau départ. « Oui enfin, disons qu'ils n'avaient plus de place dans leur prison pour te garder encore. T'as dû avoir une conduite exemplaire. » Nerveusement je mordillai l'intérieur de ma joue avant de finir par m'en mordre la lèvre. Je connaissais les membres des forces de l'ordre, j'en avais déjà eu affaire par le passé mais, jamais, ô combien jamais ma haine à leur égard ne changea. « J'ai été innocenté nuance. Je n'étais pas coupable. » Leurs rires cessèrent tout aussitôt laissant alors place à un regard noir, l'un d'eux s'approcha dangereusement de moi, s'arrêtant à peine quelques centimètres de mon visage, il vit parfaitement la pression qu'effectuaient mes mâchoires l'une sur l'autre en signe de colère. « Oui enfin, pour tous ceux qui connaissent cette affaire tu resteras quand même celui qui a tué le maire. » Un sourire moqueur se dessina sur son visage alors qu'il fit signe à son coéquipier de quitter la voiture et de s'en retourner à la leur. « Au fait, belle caisse, j'espère pour toi qu'elle n'est pas volée, sinon c'est retour à la case prison ! » Sans prendre la peine de me tourner vers eux, je m'en retournai également à mon véhicule, entrant à l'intérieur et claquant la portière, je vis leur véhicule s'en aller avant de me laisser dans le plus grand calme. Prenant une profonde inspiration, je serrai mes mains en deux poings fermes avant de venir les frapper violemment contre le volant. Et si finalement ils n'avaient pas tort et que je resterai celui qui l'avait tué ?

ENTRÉE DE LA VILLE DE SANTA ROSA, il y a 10 minutes.

Une nouvelle vie s'offrait à moi. J'étais enfin libre, je pouvais finalement reprendre une vie normale, comme je l'avais en fait toujours rêvé. Au volant de l'unique véhicule qui me restait depuis la fermeture définitive de mon garage, je voyais l'entrée de la ville et étrangement, un pincement vint me prendre au coeur, une boule s'installa dans mon ventre tandis que je voyais se dessiner la ville sous mes yeux. Une sensation de bien-être s'empara de mon corps tandis que je passais devant le panneau indiquant que dans quelques centaines de mètres je tomberai sur un motel. Un motel que j'avais bien connu par le passé, un motel dans lequel j'avais passé deux mois de ma vie à tenter d'échapper à la recherche des forces de l'ordre, deux mois durant lesquels je m'étais en fait, senti vivre comme je l'avais toujours voulu et ce, grâce à elle. Cette jeune femme qui n'avait pas hésité un seul instant à m'héberger alors qu'elle ne connaissait rien de moi, si ce n'est que je devais absolument me cacher, deux mois, jamais je n'avais passé un si long moment dans une ville lorsque j'étais en cavale, restant au grand maximum une dizaine de jours. Il semblerait que Santa Rosa eut été la dernière ville à m'accueillir en tant que fugitif mais bel et bien la seule ville dans laquelle j'avais eu un espoir, même infime de pouvoir réaliser quelque chose de bien. L'on dit souvent que même la plus inconsciente des personnes a un rôle à tenir sur cette Terre, il semblerait qu'elle ait joué son rôle à merveille au point qu'aujourd'hui je décide de m'arrêter ici pour la retrouver.

bienvenue sur le forum
luke est, je pense, le premier homme avec qui j'ai 'joué' en rp