I walked across an empty land ••• Maelys.

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Une ville parmi tant d'autre, une ville perdue sur la majestueuse route 66, une ville ou le silence était roi. C'était ici que j'avais atterrit, à Santa Rosa, une petite bourgade paumé qui se trouvait en plein milieux du Nouveau-Mexique. Cela faisait quelques temps que je ne m'étais pas posé et retrouver le contact humain ne pouvait me faire que le plus grand bien. Ma vie à présent ne consistait qu'à conduire jour et nuit sur une route désertique, une route qui était en quelque sorte devenue une amie, une alliée contre la solitude, un moyen de pouvoir oublier, oublier une vie gâché et meurtrie. Cette nuit encore, alors que je passais la nuit dans ma voiture, je me suis réveillé en sueur, les larmes roulant sur mes joues et la tête pleine d'images plus atroces les unes que les autres. Je ne pouvais fermer les yeux sans apercevoir son visage, un visage de porcelaine, un visage que j'avais si souvent fixé, un visage à présent recouvert de sang. Je ne sais plus quoi faire, je voudrais tellement réussir à oublier, oublier cette histoire qui me hante et qui me prend au trip. Cette route avait été une échappatoire pour moi, elle m'avait permis de m'enfuir, de m'évader vers de nouveaux horizons, de quitter la vie que je menais et qui ne possédait plus aucun gout. Et donc depuis peux je m'étais installé ici, une petite ville où il était aisé de trouver un petit boulot, boulot que j'avais très vite trouvé, j'avais été embaucher en tant que barman au bar du coin le Whisky Club, un endroit très sympathique qui me permettait d'apprendre à connaitre quelques personnes du coin et à oublier un tant sois peu mon passé que je devais trimballer à mes côtés.

Je ne savais pas encore si j'allais reprendre la route de si tôt, il y avait l'air d'avoir une bonne ambiance par ici et je m'y plaisais assez bien. Je n'avais jamais pris la peine de m'arrêter dans le coin, peut-être un passage rapide à la station service, mais rien de plus. Peut-être prolongerais-je mon séjour, un séjour qui, je mettais promis, ne durerait que quelques semaines, juste histoire de prendre assez d'argent pour remonter dans ma voiture et continuer mon voyage solitaire au fin fond du désert. Et puis il faut dire que la gente féminine qui côtoyait le coin avait tout pour me faire resté, même quand j'habitais encore New York, il m'avait été rare de croiser d'aussi jolies filles, filles qui venaient tous les soirs boire un verre. Bon il est vrai que je n'ai jamais été un dragueur invétéré, je suis même très nul dans ce domaine, mais il était toujours plaisant de pouvoir admirer une jolie fille accouder au bar sirotant un alcool trop fort pour elle. Malheureusement pour moi on était encore en pleine après midi et la clientèle ce faisait très rare, les rares personnes qui entraient n'était que des camionneurs ou des mineurs souhaitant gouter au plaisir de l'ivresse. Le soleil devait être à son paroxysme dans le ciel et il ne fallait mieux pas trop s'exposer en ce plein cagnard pour le moment. Les citoyens de cette petite ville devaient faire comme moi, travailler et s'ennuyer à mourir, attendant avec impatience de pouvoir s'hydrater après une dure journée de boulot. Et c'est moi qui serait là, debout derrière mon bar près à remplir des verres.

Mais finalement c'est à une heureuse surprise j'eu le droit et ce bien avant la tomber de la nuit. Une jolie blonde avait passé le pas de la porte et c'était avancé jusqu'au comptoir. Cette jolie blonde je la connaissais, ce n'était pas la première fois quelle venait ici et si je me souvenais bien de son petit prénom c'était Maelys, une magnifique jeune fille, qui je dois l'avouer ne me laisse pas totalement indifférent. « Que puis-je faire pour toi jolie Maelys ? » Nettoyant un verre à l'aide d'un chiffon je le déposai sur le bar près à lui servir ce qu'elle voudrait, peut-être même gratuitement, enfin non on peut même oublier le peut-être. « Qu'est ce qui t'amène par ici à une heure pareille ? » Il est vrai qu'il était rare de voir des clients habitant la ville en plein après-midi, mais bon je ne vais pas cacher le fait que cela me fasse plaisir de la voir, après tout un peu de compagnie ne fait jamais de mal, d'ailleurs en ce moment cela ne pouvait me faire que le plus grand bien. La regardant j'étais près à écouter tout ce qu'elle avait à me dire.

Depuis quelques jours, la vie ne m'avait pas vraiment faite de cadeau. J'étais loin de chez moi, dans une voiture, avec mon meilleur ami et une fille ayant le visage recouvert d'une cagoule sur les sièges arrières, essayant d'échapper à la police qui cherchait notre trace depuis Denver, l'endroit où j'ai toujours vécu. Qu'est-ce qu'il m'a pris d'être allé ce jour-là retrouver Léo dans cette ruelle ? Je savais qu'il y avait quelque chose de louche, jamais il ne m'aurait appelé le jour avant à une heure aussi tardive, sauf si c'était vraiment important. Et les choses les plus importantes qu'il a fait depuis que je le connais, lui ont causées pas mal de problèmes. Mais cette fois-ci, je pensais que ça allait être différent, mais j'aurais dû me méfier. La ruelle près de la banque. Ca aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Mais je suis trop naïve, trop en admiration devant ce beau bad boy. Il a cette chose dans son regard qui m'attire et m'apaise. Il sait parler aux filles, ça c'est clair. C'est mon meilleur ami, mais je me rends compte depuis ce jour qu'en fin de compte, je ne le connais pas si bien que ça. J'ai tout quitté, tout. Ma famille, ma vie, mes études et tout ça pour partir avec lui. Je regrette, je regrette vraiment les choix que j'ai fait ce jour-là. Mais tout est allé tellement vite. D'abord, notre entrée, celle qui terrorise tout le monde, ensuite les menaces. Tout se passait bien, jusqu'au moment pu une petite garce est venue se mêler de tout ça. Léo s'est alors emporté et quand on est parti, il a décidé de le prendre avec. On avait un otage, vous vous rendez compte ? Nous, deux jeunes adultes, on a voulu cambrioler une banque, la plus grande de Denver et maintenant nous voilà en fuite. Mais qu'on a été con, qu'on a été stupide. Comme si tout allait se passer merveilleusement bien. Stupide vie.

On roule, on roule, sans cesse, sur cette longue route interminable qui traverse les États-Unis. Je parle bien sûr de la route 66, celle que tout le monde veut emprunter un jour ou l'autre, celle qui fait rêver, mais qui abrite beaucoup de ville fantôme et beaucoup de secrets. Cette route a été foulée par un grand nombre de personnes, de grands cambrioleurs, de nombreuses personnes connues, .. Cette route, combien de fois n'ai-je pas rêvé de la traverser. Maintenant, mon rêve se réalise, mais pas dans les circonstances que je voulais. On roule, lui et moi, chaque jour un peu plus. Mais depuis quelques jours, notre course s'est arrêtée à Santa Rosa. Mais quelle mouche l'a piqué ? Léo sait pertinemment qu'ici, il y a des shérifs, que toute l'Amérique est au courant de notre braquage et de notre enlèvement. Il n'a pas arrêté de me dire qu'il a des connaissances ici, qu'on pourra nous aider. Mais je ne le crois pas, je ne le crois plus. Je sais qu'il y a une fille, j'en suis certaine. Et au fond de moi, ça me blesse, terriblement. Mais je ne dis rien, je garde tout pour moi. De toute façon, je ne suis que sa stupide meilleure amie. Mais au moins, grâce à ça, je rencontre des gens et j'essaye malgré tout d'oublier ce que j'ai fait, mais tout ça est impossible. Il faut que je me change les idées, mais comment voulez-vous ? Il n'y a plus rien à faire. On nous retrouvera, c'est sûr.

La tête totalement ailleurs, je me balade dans les rues de Santa Rosa. Il est quatorze heures et les habitants sont de sorties. C'est dangereux ce que je fais, je peux rencontrer une personne qui sait pour ce que j'ai fait à chaque coin de rue. Alors, je vais me réfugier dans un bar. Le Whisky Club. C'est ma seule échappatoire, le seul moyen d'oublier la dureté de la vie. Ici, je ne connais qu'une personne. Le barman. Un certain Zachary. Je ne le connais que depuis quelques jours ,mais grâce à lui, j'oublie pendant quelques moments les raisons de ma venue ici. De plus, il est vraiment très charmant et très beau, ce qui facilite les choses. Mais, il ne sait pas ce que j'ai fait, il ne sait pas les raisons de ma venue ici. Et je ne pense pas lui dire. Il n'y a qu'une seule personne qui le sait, Iwan. Entre lui et moi c'est .. étrange. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens pour lui. Il faut que je me change les idées et au plus vite. Heureusement, vu la chaleur, beaucoup de personnes traînent dehors et donc, il y a pas peu de monde ici. Je remarque Zach' directement. Je ne peux m'empêcher de sourire. « Que puis-je faire pour toi jolie Maelys ? » « Change moi les idées, parle moi de tout et de rien .. » Je prends place sur un tabouret au comptoir. Je sais que je ne vais rien payer aujourd’hui, comme à chaque fois que je viens ici à vrai dire. J’avoue, c’est très agréable et surtout très avantageux de connaître le barman. Mais ne croyez pas que j’abuse de lui, loin de là. Il pose un verre en face de moi. « Je veux bien un simple coca s’il te plaît, tu sais que je ne bois pas. » Il me fait un petit clin d’œil avant de me servir ma commande. « Qu'est ce qui t'amène par ici à une heure pareille ? » « Oh, pas grand-chose à vrai dire .. Je ne supporte pas cette chaleur et j’ai besoin de compagnie, alors j’ai pensé à toi. C’est gentil, tu ne trouves pas ? Tu as eu l’immense honneur de traverser mes pensées. » Je lui adresse un immense sourire avant de lâcher un petit rire harmonieux. Je ne suis pas le genre de fille à bavarder sans cesse, ni le genre de fille à faire plein de rencontre. Malheureusement, je suis un peu trop coincée à mon goût, mais une fois qu’on me connaît et qu’on arrive à me mettre en confiance, je suis vraiment à l’aise avec les personnes. Et c’est ce qu’il s’est passé avec Zachary.

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La vie m'avait prise de cours, m'avait enlevé les personnes que je chérissais le plus bien trop tôt et tout ça sans me consulter, me laissant plonger dans un chagrin insurmontable. Un chagrin que je sentais encore présent au fond de moi, me comprimant le cœur, m'assaillant au premier signe de faiblesse. J'avais très vite compris que la vie ne tenait qu'à un fil et quelle était bien trop courte, il fallait en profiter à chaque instant, ne sachant pas de quoi demain sera fait. La vie pouvait vous fuir d'un instant à l'autre, vous pourriez essayer de lui courir après, mais vous le savez et vous finissez par comprendre que jamais vous ne la rattraperez. Pour moi c'est à présent le contraire, c'est à mon tour d'essayer de la semée, d'essayer de distancer cette vie qui n'est plus la mienne, que je veux tenter d'effacer, d'oublier. Malheureusement ce n'est pas si facile et il m'est souvent impossible de ne pas revoir ces scènes marquantes du passé, des scènes qui ont fini par m'envahir, des scènes qui ont pris possession de moi et qui ne souhaite pas disparaitre. Les moments d'évasions ce font rare, malgré tout j'arrive quelques fois à oublier d'où je viens, ce qui est arrivé, ce que j'ai fait. Personne ici ne connait mon histoire, histoire que j'évite d'aborder, préférant changer de sujet. Peut-être qu'un jour j'oserais en parler à une personne en qui j'ai entièrement confiance, mais ce jour n'est pour le moment pas arrivé et cela m'étonnerait qu'il arrive bientôt. Malgré tout un matin viendra où il faudra bien que j'assume mes actes, je sais très bien que je ne pourrais indéfiniment courir, épuisé par des années de fuite, une fuite que je n'ai pas choisie, mais qui m'était devenue inévitable. Elle m'était à présent insupportable, j'en avais mare de parcourir le pays dans l'espoir de trouver des réponses à mes questions, des questions qui m'assaillaient et qui ne voulait pas s'envoler au gré du vent. Les jours précédents mon arrivée à Santa Rosa avait été un véritable calvaire, je revenais de la côte ouest, où j'avais effectué un périple Californien, découvrant des villes ou l'on pouvait respirer la joie et l'extase. J'y étais resté quelques temps, profitant de la plage, du paysage et de la vie facile. Mais comme dans tous les endroits où j'avais vagabondé il faut un jour dire adieu et c'est ce que je fis, reprenant la route, retrouvant ma vieille amie, 66.

J'avais donc retrouvé la solitude des grands espaces ou l'on ne pouvait apercevoir que la route border par le désert, c'était peut-être également pour ça que j'avais décidé de m'arrêter ici, voulant à nouveau retrouver un contact humain, ne plus me retrouver seul, à nouveau. La solitude était devenue mon passager, ne quittant jamais son siège, ne me quittant jamais, elle pouvait être à la fois bénéfique et à la fois malsaine. Ce renfermer sur soit n'est jamais bon et c'est ce que fît durant ces années, ne voulant plus voir personnes, ne voulant que rouler sur cette route mythique, j'ai fait beaucoup d'erreurs dans ma vie, celle-là fait surement partie de la liste. Heureusement qu'il m'est arrivé de rencontrer des gens formidables, des gens qui m'ont au fur et à mesure permis d'ouvrir lentement les yeux et de finalement voir les erreurs que j'avais commises. Et finalement me voilà derrière un bar, dans une ville que je ne connais pas, mais qui à première vu me promet de nombreuse surprise. « De tout et de rien ça risque d'être difficile, mais je peux te parler de l'histoire d'une jolie jeune fille qui est entrée dans un bar. » Il est vrai qu'en tant que barman du coin je me dois d'être agréable et d'être à l'écoute des personnes qui franchissent la porte, heureusement pour moi aujourd'hui c'était elle, car quelques-fois on peut réellement tomber sur des abrutis. « Et voilà un coca pour la belle demoiselle qui ne boit pas. » Lui lançant un clin d'œil je fis basculer le torchon que j'avais en main sur mon épaule et m'accoudai au bar. Cela faisait longtemps que je n'avais pas sentie une telle proximité avec quelqu'un et j'en avais perdu l'habitude, mais bon il faut savoir apprécié les bonnes choses et à mon avis celle-ci en était une. « C'est un immense honneur. » Un sourire se dessinant je poursuivis. « Et sinon t'as souvent l'habitude de penser à moi ? Où alors j'aime peut-être traverser tes pensées de temps en temps. » Je me redressai, toujours le sourire aux lèvres et plongea mon regard dans le siens, elle possédait de magnifique yeux vert, des yeux verts ou l'on aurait pu se perdre. Mais à part sa beauté je ne connaissais rien d'elle et je n'étais pas assez curieux pour la questionner, après tout elle ne connaissait rien de moi. « Ça te dit de venir faire l'arrivage avec moi ? » Le camion devait passer en fin d'après-midi et faire ce genre de boulot serait surement plus fun à deux. « Si tu n'as rien d'autre de prévu bien sûr. »

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