‘Je t'ai vu comprendre, je t'ai vu valser, aux dernières nouvelles nous allions mieux. Je t'ai vu m'apprendre ou mettre mes pieds, aux dernières nouvelles nous étions deux.’

Je suis garée la depuis maintenant une bonne heure et demie, la fournaise commence à s'installer dans l'habitacle de ferraille qui me sert de voiture, aussi au bout de quelques minutes l'idée de la déplacer à l'ombre me vient, presque comme par enchantement. Une fois fait, je coupe le moteur et descend de l'engin métallique avant d'aller m'allonger dans l'herbe fraichement protégée d'un arbre. Depuis plusieurs jours déjà je suis sur la route et je commence à prendre des risques à force de réduire mon sommeil à quelques deux heures à peine, c'est la raison pour laquelle, arrêtée à cet air de repos je décide, contre moi-même, de m'accorder une petite sieste. Tiens alors c'est là que tu te cachais.. J'ai remué ciel et mers pour te retrouver. Presque éberluée, je reconnaîtrais cette voix entre milles. Lance! Je me jette littéralement à son cou avant de reculer, presque aussi vite, l'assénant d'un regard lourd de reproches Mais qu'est-ce que tu viens fiches par ici?! Il me regarde de ses yeux ronds comme des toupies avant de me lancer sur le ton le plus sarcastique dont il soit capable. Ce serait plutôt à moi de te demander ça, tu ne crois pas? Il marque un silence, une sorte de pause, d'apostrophe ou de virgule, comme pour réfléchir à la façon de continuer son discoure. Ismène.. Rentre à la maison. Je sais que ce n'est pas simple pour toi, mais tu leur manques à tous. Et c'est encore pire pour Antigone... encore un silence. Son état s'aggrave de jour en jour. Ma soeur, ou plutôt demi-soeur est atteinte d'un dis-fonctionnement sévère du foie, en attente d'une greffe, cela fait maintenant plusieurs mois que nous n'avons pas d'autre occupation que de la regarder dépérir sur le lit pale de sa chambre d'hôpital. Au début les médecins insistaient sur le fait que des personnes de même famille avaient des chances d'être compatible, aussi j'ai voulu faire les tests. Ce que j'ignorais à ce moment était que les parents d'Agone et mes propres parents ne soient en fait qu'une famille d'adoption, des personnes de substitution, pour m'aider à me construire.

Je me rallonge dans l’herbe, oubliant quelques instants la présence de mon compagnon et meilleur ami depuis l’enfance. Tu n’as pas l’intention de rentrer, je me trompe? Me lance-t-il, ce à quoi je me contente de répondre un simple. Pas vraiment non. Le silence règne entre nous, lourd et pesant. L’air se fait plus rare et mes poumons commencer à peiner à chaque inspiration, lorsqu’il s’allonge soudain à coté de moi, sous l’arbre. Ça me rappel des souvenirs. Dit-il, le sourire sur les lèvres et je sais pertinemment de quoi il parle à cet instant. Oui, tu sais, je suis certaine qu’aujourd’hui encore je grimpe aux arbres bien plus vite que toi. Il rigole avant de fermer les yeux et je ne tarde pas à faire pareil. . Si tu ne rentre pas, laisse-moi au moins t’accompagner.

Elle était belle l'enfance, ce qu'elle était belle cette époque lointaine où la vie ne se trouvait être faite de rien de plus que de pure insouciance. C'est ça le bonheur d'être un enfant: avoir le droit d'être un petit être fragile et inconscient auquel on ne demande jamais rien, si ce n'est que d'être aimable et bon élève. Je me rappelle, encore, chaque détail de cette enfance heureuse que j'aie vécut aux côtés de mes parents, avant même de découvrir qu'ils ne l'étaient pas. Mais pas seulement d'eux. Quand je parle de mon enfance il m'est quasi impossible de ne pas prononcer le prénom de Lance, ce n'est ni mon frère, ni mon cousin et les gens vous dirons qu'il n'est qu'un simple « ami d'enfance » mais il est plus, bien plus que ça. Je l'ai aimé de tout mon cœur d'enfant, mais aussi de la minuscule part de femme qui hibernait en moi et ça pendant, toujours de la même façon durant mes vingt-deux longues années de vies. Il était le « voisin d'à côté » comme j'aimais l'appeler et nous passion presque les trois quarts de notre temps ensemble, à faire les quatre cents coups. Aujourd'hui, à cet instant précis, il est là toujours tout près de moi, m'appuyant dans mes choix et je ne pense à rien d'autre qu'aux heures que nous partagerons encore, ensemble. L'espoir, l'attention, voilà ce que Lance symbolise pour moi. Et je me rappelle encore de toutes nos escapades innocentes d'enfants, lorsque nous grimpions dans les arbres, partions en foret jusqu'au lac, bien souvent nous étions un trio de choc, ma soeur, lui et moi et nous adorions ça. Dis-moi qu'on s'en sortira Lance, dis-moi qu'elle sera mieux là où elle s'en va et que malgré la souffrance rien ne changera. Je semble penser trop fort. Dis-moi que tu m'aimes aussi. Je sens un mouvement de l'air qui m'entoure et un bruissement dans l'herbe atteint mes oreilles, je me retourne et je le vois à demi allongé, la main soutenant sa tête et son coude enfoncé dans la pelouse. Il me regarde, mais je sais qu'il est ailleurs, il voit beaucoup plus loin en moi que mon simple visage sans la moindre émotion. Je sais qu'il voit ma tristesse et l'analyse, la grande plaie béante que laissera Antigone dans mon coeur et l'éponge. Puis il revient à la réalité lève les yeux au ciel et dit d'une simplicité plus que déroutante. Regarde là Isie, on ne dirait pas un peu Pikachu? Le nuage là. Je tente de suivre son regard. Non là, plus à droite. Rien ne changera. Et nous repartons ensemble.

‘La distance nous sépare et mon cœur s’alarme. Depuis ton départ j’ai versé trop de larmes.’

On n’imagine pas combien qu’il est facile de passer d’une fille adorable et sans histoires apparentes à la pire garce du monde, il suffit d’un pas de travers, d’un acte ou bien d’une parole. Peut importe l’âge et la maturité de la personne et de celles qui se trouvent juges. Il suffit bien souvent d’un mensonge, d’une erreur de jugement, d’une bêtise ou d’une mauvaise décision. Nous sommes tous à un moment de notre vie des enfants, parfois sages et parfois non, innocents et d’une naïveté à en déstabiliser plus d’un. Nous sommes tous influençables, pourtant nous prenons nos décisions seuls, aussi importantes soient-elles. Beaucoup n’ont pas compris ce qui m’est arrivé, me traitant d’insolente, lâche et encore bien d’autres noms. Pourtant, je ne suis pas la menteuse de cette histoire, je ne peux pas pardonner. Je les aimes, mais ils ont fait de moi une étrangère en quelques instant, ils m’ont réduis au rang d’observatrice, impuissante et externe à leur famille en quelques secondes.

Je fais les cent pas dans le couloir de l'hôpital et tandis que l'odeur de propre me pique les yeux, l'inquiétude me noue l'estomac à m'en donner la nausée. [color=yellowgreen]Mademoiselle Preston?[color] Je sursaute avant de me retourner pour voir le médecin à quelques pas de moi, un dossier dans les mains et un air inquiet sur le visage. Pourrais-je vous voir quelques instants? Je hoche la tête avant de prendre sa suite dans le couloir.
Lorsque je ressors du bureau la peur et la tristesse m'ont presque totalement abandonnée, je ne ressens plus que de la colère et de l'impuissance, face à la situation, plus désespérée que jamais. Nos parents ne sont toujours pas arrivés, aussi je rejoins rapidement ma soeur, pour la rassurer. Agone.. un silence marque mon absence de mots pour l'aider. Hmm... sa voix est faible presque torturée et je suis presque certaine que ces efforts lui coute une grande douleur et je ne supporte plus de rester là sans rien faire. Je ne peux pas t'aider petite sœur, je ne suis pas compatible, il fallait s'y attendre, pour deux étrangères.. Je sens qu'elle essaie de luter pour se retourner et j'ajoute instinctivement Non ne bouge pas amour. Écoute-moi simplement. Je dépose ma main sur son visage et me brule presque au contact de sa peau et la chaleur enfiévrée de celle-ci. Puis tout en lui caressant la joue, avec tendresse, je reprends. Je t'aime ma sœur, je t'aime énormément, mais je ne le supporte plus. Je n'en puis plus de rester ici impuissante, de savoir que papa et maman ont pus nous mentir, omettre de me dire que je n'étais pas vraiment des vôtres. Mon amour ne changera jamais pour toi, mais je dois partir, je dois prendre le large et me retrouver. Pardon. Je dépose un baiser sur son front avant de me saisir de mon sac et passer la porte. Quelle lâcheté, oui c'est exactement ça, je suis lâche. Et alors que mon monde s'écroule, je prends la fuite.

OH LALALA j'ai les yeux qui pétillent!
Julie, je pouvais pas rater ce trésor purée de bon sang de .. Bref . Mao, merci à toi d'avoir pondu ce chef d’œuvre. LUCIIIIIIE, t'es belle en Amber ma puce, carrément trop canon même. BULLSHIIIIIIIT D'AMOUR! purée je suis vraiment accro à ce "mon petit"! Il va falloir que je te trouve quelque chose aussi

Merci ma petit puce.

Merci Junebug, Lyndsy est aussi un merveilleux choix je dois dire.

Code:

Première fiche, la classe. Je serais la dernière à finir aussi. 

C'est la pure vérité

Iwan, ne t'en fais pas je compte bien la finir. Mais bon le boulot ou on finit a vingt heures le soir ça aide pas

JJ, toi gardes m'en un tombeur. J'attends toujours tes propositions.