Sujet: Will we ever meet again__ r. Theo. Lun 27 Juin - 13:02
Voilà deux semaines, jour pour jour, que Gabrielle avait entreprit son long voyage. Long voyage car elle ne savait pas si elle reviendrait un jour à Springfield ou à Chicago. Son école tournait très bien, avec ou sans elle, alors pourquoi se préoccuper de quoi que ce soit ? Au volant de sa vieille amie, Gaby prenait goût à la liberté. La sédentarité était faite pour ceux qui avaient peur d'être sans repère. Gabrielle en faisait partie. Mais plus maintenant. Le vent qui caressait sa peau, matin, midi et soir, la faisait renaître. Jamais elle n'avait eu meilleure mine : et ne venez pas lui dire que son teint lumineux était uniquement dû à sa grossesse. Elle vous incendierait.
Il devait être vingt heures lorsque la jeune femme atteignit Santa Rosa, au Nouveau Mexique. Bien qu'elle aimait rouler des heures et des heures durant, son automobile ne semblait pas du même avis. Elle commençait à crachoter d'une étrange façon depuis quelques heures. Sans hésiter, Gabrielle gara sa voiture sur le parking d'un motel ; on ne pouvait pas le rater : l'enseigne clignotait sans interruption et ses couleurs, criardes, attiraient l’œil des passants. Le soleil, couchant, se reflétait dans le rétroviseur de la jeune femme. Elle se surprit à sourire comme une enfant. Et cet air joyeux ne semblait pas vouloir s'envoler.
Attrapant ses clefs et son baladeur CD, Gabrielle se dirigea vers l'arrière de sa voiture. En réalité, elle s'arrêtait également dans la ville de Santa Rosa afin de passer toute une batterie de tests : elle était enceinte de quatre mois et son ventre commençait à s'arrondir. Elle voulait vérifier que tout allait bien et surtout, surtout, calmer les crises d'urticaires qui la prenaient de temps à autres. Hypocondriaque de nature, évitant de le faire trop remarquer néanmoins, elle s'imaginait déjà avec un cancer de la peau. Certes, elle savait cette hypothèse idiote. Mais elle préférait une idée comme celle-ci plutôt qu'être victime d'un simple symptôme psychosomatique. Elle n'était pas cinglée non plus !
« Et merde ! » Son coffre ne voulait pas s'ouvrir. C'était biens a veine. A se demander si elle avait eu de la chance, un jour. « Ouvre-toi, saleté ! » Elle avait beau forcé la clef dans la serrure, rien ne se passait. Observant les alentours, elle aperçut au loin une carrure masculine se diriger vers l'hôtel. « HE HO ! VOUS LA-BAS ! VOUS POURRIEZ VENIR M'AIDER ?! » Non, le ridicule ne lui faisait pas peur.
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Sujet: Re: Will we ever meet again__ r. Theo. Lun 27 Juin - 14:19
Vingt heures à Santa Rosa, c'était comme cinq heures du matin partout ailleurs. Vide de toute vie humaine. En réalité, depuis que j'étais sur la route, j'avais le sentiment que l'Amérique entière était vide. Des routes trop droites, des déserts brulants qui s'étalaient à l'infini, et même pas un arbre sous lequel s'abriter... J'avais l'impression de n'être plus fait que de sueur et de crasse tant il faisait chaud. Et les Américains ne mettaient même pas de sucre dans leur thé glacé, ce qui devenait franchement problématique quand il s'agissait de se désaltérer. (Parce que, allô ! personne n'aime le thé sans sucre. Personne).
J'étais donc de retour du Bernie's, le seul bar de la ville qui serve un thé glacé potable dans la mesure où on y mettait beaucoup de sucre en poudre et qu'on le remuait énergiquement entre chaque gorgée. Et les deux minutes qui séparaient le Bernie's du Paradise Motel suffirent à me faire regretter le climat tempéré de mon Angleterre natale. A cet instant précis, j'aurais donné n'importe quoi pour un peu de pluie. Ou au moins une bonne douche froide (mais le manque cruel de pression de la douche de ma chambre d’hôtel semblait en avoir décider autrement). Peu importe. Tout était mieux que le soleil brulant du Nouveau Mexique.
J'étais sur le parking. J'y étais presque. La délivrance était proche. J'allais pouvoir m'affaler sur le lit défait, allumer la télé et faire mine de m’intéresser à l'un de ces programmes vulgaires qu'adorent les Américains. Quand j'entendis une voix féminine hurler. « HE HO ! VOUS LA-BAS ! VOUS POURRIEZ VENIR M'AIDER ?! » Je me retournai, comme dans les mauvais films (Américains, eux aussi), avec cette tête d'abruti fini qu'on traduit souvent par un : « moi ? » Oui, toi. De toute façon, personne d'autre n'oserait se pointer dehors par une telle chaleur. Je m'approchai donc, l'air hésitant. Est-ce que cette fille avait l'intention de me découper en morceau et de me cacher dans son coffre ? C'était un scenario tout à fait plausible, dans un endroit pareil. (Note pour plus tard : idée de roman, une serial-killeuse psychopathe et enceinte sillonne les routes à la recherche de pauvres anglais sans défense). « Vous avez un problème avec votre voiture ? » je dis, respectant une distance de sécurité d'environ trois mètres entre moi et la folle psychopathe enceinte. « Je vous demande ça parce que, je suis assez nul en mécanique. Enfin, avec les trucs manuels en général. Donc je doute de pouvoir vraiment vous aider... » Horreur. Était-ce un couteau qu'elle avait dans la main ? La fille laissa tomber ses clefs et se pencha (difficilement) pour les ramasser. J'étais un abruti, définitivement. J'avais refuser d'aider une femme enceinte. Était elle vraiment enceinte, au fait, où était-ce juste un de ces effets d'optique dus à la chaleur ? Mieux valait ne pas s'aventurer sur ce terrain...
Je couru donc à sa rescousse (ou à sa perte, me connaissant). Et après avoir tiré comme un forcené sur le coffre de la voiture pendant cinq bonnes minutes, je réussis finalement à l'ouvrir. Plié en deux, j'essayais de reprendre ma respiration en même temps que ma dignité. « Bien. Il faut vraiment que je me remette au sport... Enchanté, au passage, » chuchotai-je, tout en continuant de suffoquer, presque à l'agonie. Plus que deux minutes et je cracherais du sang. C'est peut être comme ça que la psychopathe enceinte tuait ses victimes, en fait.
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Sujet: Re: Will we ever meet again__ r. Theo. Lun 27 Juin - 21:57
Finalement, Gabrielle se demandait si c'était une bonne idée d'avoir demandé à 'ce' type de venir l'aider. Il avait un look à défrayer les chroniques et un accent étrange. Il n'était sûrement pas du Nouveau-Mexique. Gabrielle écoutait ses baragouinages en se demandant s'il allait la laisser s'exprimer, quelques secondes, pas plus. Néanmoins, cela lui permettait d'observer l'étrange personne qui lui faisait face : il avait beau parler et trouver quelque parade, Gaby sentait bien que cet homme ne semblait pas ravi d'être venu à elle. Ou tout du moins, assez contraint. Ses yeux laissaient échapper tant de choses, tant de sentiments, que Gabrielle ne réussissait pas à les capter. La chaleur commençait à ramener la jeune femme sur terre : elle ne pouvait pas rester plantée là éternellement et elle avait absolument besoin du sac qui était prisonnier de son coffre d'acier. C'est donc sans scrupule qu'elle laissa tombées ses clefs, d'un naturel presque... naturel et tenta de les récupérer, mettant en avant son ventre qui n'était pas encore assez prédominant pour l'empêcher de se baisser mais... un homme reste un homme, il n'y verrait que du feu. Il se décida enfin à l'aider.
S'adossant contre la portière, Gabrielle observa l'inconnu se débattre contre le coffre de sa voiture. Elle souriait, de temps à autres, remarquant qu'il avait effectivement beaucoup de mal avec tout ce qui était manuel. Gabrielle aurait bien agit comme une forcenée pour parvenir seule à ses fins mais, après une mure réflexion lors de ses heures de voyage solitaire, elle avait décidé de préserver la chose qui grandissait en elle. Après tout, elle l'aimait quand même un peu, cet E.T. Humain. Lorsque le coffre s'ouvrit, Gabrielle passa devant le brun et le gratifia d'un sourire charmeur, en guise de remerciements. « Vous n'êtes pas américain, vous ! » Dit-elle en attrapant son sac et en refermant sans ménagement le coffre de la voiture. Tous les efforts de l'étranger étaient envoyés aux oubliettes d'un seul revers de main. Elle avança rapidement vers l'entrée du motel, jetant quelques coups d’œil derrière elle pour voir s'il entrait lui aussi dans le motel. Le voyant finalement arrivé, la mine décomposée, la jeune femme lui tendit une main sûre et déterminée : « Gabrielle March, pour vous servir ! Si je peux faire quoi que ce soit... »
Elle se retourna, toisa le gérant de l'établissement qui ne semblait aucunement troublé par la chaleur qui régnait dans son hôtel, et le gratifia d'un joyeux : « Bonjour, aubergiste ! Je souhaiterai une chambre ! » Gabrielle l'entendit grogner quelques insultes telles que 'timbrée', 'sans gênes' ou encore un maigre 'mère célibataire'. Tout en continuant de lui sourire, son regard noir ne cessait de le fixer droit dans les yeux. « Merci ! Ne vous en faites pas, je ne compte pas rester bien longtemps. Si j'ai le petit déjeuner au lit, je vous donnerai un bon pourboire... » « Dans vos rêves, ma p'tite dame » Gabrielle eut un rire étrange. « Je n'en attendais pas moins de vous. Votre réputation vous précède. J'ai entendu parler de vous, à Springfield ! » Ce qui n'était pas vrai. Mais elle souhaitait lui faire comprendre que son attitude n'était pas celle d'un bon gérant de motel. Il serait sans doute de meilleure humeur demain.
March se retourna vers l'inconnu, son héros d'un jour, et lui demanda. « Ca fait longtemps que vous êtes ici ? » En traînant son sac à terre, Gabrielle se dirigea vers le jeune homme. Elle mit un point d'honneur à respecter sa distance de sécurité une fois arrivée à sa hauteur. Pour cet homme aux yeux océans -et magnifiques, en passant- , le genre humain semblait être une espèce étrange. Gabrielle aimait ce genre de tempérament. Prestant tout en sachant jouer d'une malicieuse absence. Cela se ressentait bien avant tout le reste. « Anglais ? » Demanda-t-elle. Gabrielle avait un flair pour ce genre de choses... en fait, elle ne distinguait que les personnes qui avaient un jour -ou encore actuellement- été sous le joug de l'empire anglais. Donc, elle distinguait les anglais, les américains et les australiens. Peu banal, non ? Si. C'était un don ennuyant, à dire vrai...
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Sujet: Re: Will we ever meet again__ r. Theo. Mer 29 Juin - 8:44
« Vous n'êtes pas américain, vous ! » J'eu à peine le temps de marmonner un « dieu merci » assez mal venu que la fille refermait déjà le coffre de sa voiture dans un bruit sourd. Elle traversa le parking d'un pas étonnamment léger pour une femme enceinte, à tel point que je peinais à la suivre. Dans ma tête, je me promis de me mettre au jogging, tous les matins. De toute façon, j'avais du temps à perdre. Aucun travail, aucune femme, et (presque) aucun ami ne m'attendaient nul part. J'étais libre de faire mon jogging quand bon me semblait. Mais pas tout de suite, pas par cette chaleur. Un jour, peut être. Quand je serais de retour à Londres, dans une bonne centaines d’années...
La voix guillerette de la folle psychopathe me tira soudainement de ma rêverie. « Gabrielle March, pour vous servir ! Si je peux faire quoi que ce soit... » me lançât elle, le bras tendu vers moi. Je regardai sa main pendant un long moment avant de, finalement, me décider à la serrer dans la mienne tout en veillant à maintenir une certaine distance de sécurité entre nos deux corps. cette fille était déjà enceinte, ce n'était pas la peine d'aggraver les choses. « Pardonnez moi. Je m'appelle Théodore Salt. Théo, en fait. Voilà un long moment que je n'ai pas croisé de vie humaine, je suis devenu quelque peu... inadapté. » Je me mordis la langue avant d'en ajouter d'avantage. La fille leva l'un de ses sourcils, l'air interloqué. (Merde, pourquoi diable n'arrivais-je pas à faire ça, moi aussi ?) Inadapté, c'était le mot, en effet. Je pense même que, si je m'étais croisé dans la rue (situation peu probable, j'en conviens) je me serais enfui en courant. Au moins, cela aurait eu l'avantage de me faire faire un peu d'exercice.
J'étais donc en plein débat intérieur, occupé à m'entrainer à lever un seul sourcil à la fois lorsque la fille se retourna. Elle était plutôt jolie, en fait. Ses traits me rappelaient vaguement ceux de la pauvre Valentine, bien que l'inconnue eut l'air moins sérieux que mon ex-fiancée. « Ça fait longtemps que vous êtes ici ? » demanda t'elle. « Beaucoup trop longtemps, à vraie dire, » répondis-je, sans pouvoir me retenir. « Enfin, Santa Rosa est une ville charmante, bien sûr... » je repris, plus à l'attention de l'homme assis au guichet qu'à celle de Gabrielle, de peur qu'il n'ajoute un ou deux zéros à la note de ma chambre. « Ce que j'entendais par là, c'est qu'on en a vite fait le tour. Je ne suis là que depuis quelques jours, et j'ai déjà l'impression de connaitre tous les habitants de la ville. Et, disons que je ne suis pas habitué à tant de ...proximité. » Chut. Tais toi. La ferme. Gabrielle esquissa un sourire en coin. Le genre de sourire que je connaissais pour en être moi même le premier utilisateur. Le genre de sourire qu'on pourrait traduire par ces quelques mots : "pauvre enfant." « Anglais ? » demanda t'elle, amusée. Et je ne fus pas tellement étonnée de voir qu'elle avait reconnu le digne citoyen de sa majesté derrière mon accent et mes manières. En toute honnêteté, ma "britannitude" se sentait à des kilomètres et, en un seul regard, les gens pouvaient immédiatement deviner que j'avais porté un uniforme bleu marine au collège, que j'avais fais (ou raté pour être totalement exact) mes études supérieures à Oxford et passé toutes mes vacances d'été à Brighton... « En effet. Et vous, j'imagine que vous êtes américaine. » Ce qualificatif sonnait étrangement péjoratif dans ma bouche. « Qu'est ce qui vous amène dans cette charmante bourgade ? Un mariage raté, peut être ? » A la minute même où les mots dépassèrent mes lèvres, je me pris d'un incontrôlable rire nerveux. Bien. Non seulement j'allais passer pour une mauviette et un associable, mais en plus elle allait bientôt voir en moi le pire connard que la Terre ait jamais porté. Je baissai mes yeux sur son ventre légèrement arrondit. A l'ombre du auvent du motel, il apparaissait clair que ce n'était pas un effet d'optique. « Et je ne dis pas ça parce que vous êtes enceinte. » Ouch. Mon visage se fendit d'un rictus de douleur en imaginant ce que cette fille allait bien pouvoir me faire après ça. Je jetai un regard suppliant à l'employé de l’hôtel, mais celui ci se contenta de me regarder, un sourire sadique aux lèvres. Le spectacle promettait d'être grandiose.
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Sujet: Re: Will we ever meet again__ r. Theo. Jeu 30 Juin - 12:09
Gabrielle ne regrettait pas le moins du monde de s'être arrêter à Santa Rosa. Elle ne savait pas où sa route la conduirait mais cette bifurcation lui plaisait particulièrement. A Springfield, la cordialité est une des premières choses de la vie que vos parents vous forcent à apprendre. Elle avait envie de vomir tout ces principes sociaux qui faisaient des hommes d'étranges bêtes de foire. Cet anglais lui paraissait presque animal derrière toutes ses simagrées. « Qu'est ce qui vous amène dans cette charmante bourgade ? Un mariage raté, peut être ? » Il était cinglant, franc et essayait de faire concorder le tout avec son côté britannique. Les anglais avaient tout même de l'humour : quand ils n'en faisaient pas. « Ha Ha Ha ! » Lança Gabrielle théâtralement alors que le dénommé Théo essayait de se rattraper comme il le pouvait en reportant le tout sur son ventre légèrement rebondi.
« Non, en fait, je suis Bridget Jones. » Allons dans son sens. Après tout, Gabrielle avait décidé de changer. Elle en avait assez de subir les paroles de certains, les regards d'autres, les déprimes d'un jour. Une nouvelle Gabrielle avait décidé de partit à l'aventure et elle voulait découvrir de nouveaux horizons : au beau milieu de Santa Rosa, découvrir l'Angleterre, c'était presque un rêve. « J'ai décidé de ne pas mourir dévorer par des matous mais par des gosses ! C'est quand même mieux, le cannibalisme, non ? » Elle éclata de rire lorsque Théodore ouvrit les yeux comme des soucoupes. Il devait la prendre pour une folle. Et elle adorait ça. Montrant le bar qui était dans la salle commune de l'hôtel, elle lui demanda : « Vous pourriez m'offrir un verre d'eau ? » Le regard lourd de sens (genre : tu ne vas tout de même pas laisser une femme enceinte s'assoiffer), elle se dirigea vers l'escalier qui menait aux chambres. Puis, se rétractant, elle resserra l'emprise qu'elle avait sur son bagage pour aller directement s'asseoir au bar.
Saluant le chef de l'endroit -du moins, le barman- elle prit place sur l'une des chaises hautes et observa Théodore qui l'avait suivi, sûrement par dépit. « Vraiment désolée de vous faire subir tout ça... » Sa bouche racontait quelque chose mais ses yeux disaient l'inverse : elle n'était pas vraiment désolée. Elle avait besoin d'une compagnie ; depuis deux semaines, Gabrielle n'avait piper aucun mot en dehors des 'bonjour', 's'il-vous-plaît', 'merci' et 'au revoir' coutumiers. Elle avait envie d'avoir une vraie conversation. Peu importait si celle-ci tournait autour de la pluie ou du beau temps. Ou de la canicule, c'est selon. « En fait, vous êtes juste un petit rigolo venu parcourir les routes de notre beau pays pour devenir un homme, c'est ça ?! » La guerre était lancée. Certes, elle n'avait pas été vexée outre mesure par le 'mariage raté' qu'il lui avait lancé mais, tout de même. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas un homme derrière une femme enceinte que celle-ci est forcément partie à l'aventure pour tout oublier. En fait, si. Mais Gabrielle préférait changer de vie parce que l'ancienne ne lui convenait plus. Elle en avait assez de rester dans son rôle d'ex-danseuse étoile, d'une professeur de danse maudite, d'un cœur qui n'avait jamais été réellement aimé par qui que ce soit. La pauvre petite chose d'un mètre soixante-cinq traînant sa maison-coquille sur le dos, ce n'était pas elle. Ce n'était plus elle.
« De l'eau fraîche, avec des rondelles de citron, s'il-vous-plaît » Jetant un coup d’œil vers Théodore, elle se demanda ce qu'il pouvait bien faire dans la vie. Elle ne le voyait pas du tout derrière une machine. Ni intellectuel. Enfin, entendons par-là qu'elle ne le voyait pas entouré par d'autres intellectuels. Elle imaginait les parfaitement la gueule des brainstorming avec Théo comme participant.