« Léo ? Pourquoi tu me sonnes maintenant ? Tu as vu l’heure qu’il est ? » « Maelys, j’ai besoin de toi .. » « Pourquoi ? J’aimerai bien dormir. » « S’il te plaît .. Je ne peux pas t’expliquer maintenant. Retrouve-moi dans la ruelle près de la banque demain à midi. Tu es un ange. » « Mais Lé .. » Bip bip bip. Il avait déjà raccroché. Qu’est-ce qu’il allait encore mijoter ? Ces temps-ci, rien n’était clair avec lui. Il a sans cesse des plans farfelus, des idées noires et il me dit à chaque fois qu’il veut partir loin d’ici. Je ne le comprends plus. Mais, je veux savoir à tout prit ce qu’il manigance une fois de plus. C’est pour ça que je me suis rendue à midi, dans la ruelle près de la banque. Une voiture y était garée. Dedans, se trouvait un énorme sac vide et deux cagoules. Tout de suite, je compris. La banque, la ruelle, la voiture, le sac, les cagoules .. Léo voulait organiser un braquage, aujourd’hui ! « Léo, non ! Tu es fou. » « Maelys s’il te plaît ! J’ai besoin que tu m’aides, je ne peux plus vivre ici, tout va bien se passer. Personne ne nous reconnaîtra. J’ai déjà tout prévu. Une fois l’argent en poche, on se casse de cette ville minable. » « Tu es vraiment dingue ! Je me demande comment je suis encore ta meilleure amie. » « Ca, c’est parce que mon charme ravageur fait de l’effet. » « Arrête un peu, on n’est pas là pour rigoler. Je ne veux pas Léo, non, c’est trop risqué. » « Bon sang Maelys, arrête un peu de faire ta sainte ni touche tu veux bien ? Bouge-toi le cul de temps en temps. » Sans un mot, je le fusillai du regard. J’allais commettre une chose que jamais personne ne pardonnera. Moi, Maelys Gibson, j’allais braquer une banque.

« Bordel ! » « Arrête Léo ! Tout ça c’est de ta faute. » « Non, c’est de sa faute à elle. Si elle n’était pas intervenue, tout allait très bien se passer. » « J’aurais jamais dû te suivre là-dedans. » La voiture roulait vite, le paysage défilait sous mes yeux à une allure incroyable. « On est où ? » « Sur la route 66, on va à Santa Rosa. » « Y a quoi à Santa Rosa ? » « Rien. » A travers le rétroviseur, il me jeta un petit regard. A mes côtés se trouvait un corps, le corps d’une jeune fille. Elle a voulu faire la fière dans la banque et Léo l’a alors prise en otage. Mais quel con. On aurait pu la laisser là. Je n’en reviens pas. On doit sans doute avec tous les flics à nos trousses maintenant. « Faut qu’on s’arrête. On va lui retirer la cagoule. » « Mais elle va voir nos visages .. » « Au point où nous en sommes .. » Léo s’arrêta sur le bas côté et il sorti le corps de la voiture. La jeune fille se débâtait. « Arrête de bouger. » Elle se stoppa net. D’un coup sec, Léo lui retira la cagoule. « Vous ne tiendrez même pas trois jours. »

« Et mince ! Il n'est plus là ! » J'avais beau regardé dans tous les rayons de la lettre R, le livre que je voulais n'était pas là. Ce qui, d'ailleurs, est étrangement bizarre étant donné que cet auteur est peu connu et selon moi, il doit être totalement inconnu ici, à Santa Rosa. Mais visiblement, il faut croire que non. C'est alors qu'une silhouette se posta à côté de moi. « Vous cherchez ? » « Hmm .. Le nouveau livre de Richardson. » « Désolé, mais quelqu'un l'a déjà prit. » « Et je peux savoir qui ? » Le jeune homme qui se trouva devant moi me regarda avec un petit regard joueur avant de me montrer le livre qu'il avait en main. « Moi ! » Je poussai un petit soupire pour me diriger vers la sortie. Je ne vois pas pourquoi je devrais rester plus longtemps ici. « Hey attends ! On peut se le partager si tu veux ? » « Je n'habite pas ici, je ne suis que de passage .. » « Ce n'est pas grave, il ne faut jamais très longtemps pour lire un livre .. » « Tant mieux, car moi non plus. » « Que dirais-tu d'aller parler devant un bon hamburger ? » « Je suis végétarienne .. » « Alors, devant une simple tasse de café. » « Parfait. » Un petit sourire s'installa sur mon visage et peu à peu, j'oubliais les vrais raisons de ma présence à Santa Rosa. Personne ne devait savoir, personne .. « Au fait, moi c'est ***. » « Et moi Maelys. » « Tu viens d'où ? » « De Denver .. » « Et sans être indiscret, pourquoi tu es ici ? » « J'ai .. Je .. » « Désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Oublie cette question. » J'haussai les épaules. Après quelques minutes de marche, on se retrouva attablé à une table à attendre notre café. « Alors, Maelys .. Parle-moi de toi. » « Je n'ai rien à dire sur moi .. Je suis une fille ordinaire, qui a des pensées ordinaires, mais qui vit dans un monde pas si ordinaire que ça. Je ne vois pas ce que je pourrai te dire de plus.. »

« BOUCHE TOI *** » « Même pas en rêve. » « Alleeeeeeeeez, tu me chatouilles, s’il te plaît arrête. » « Noooooooon ! » Je n’en pouvais plus, les larmes me montaient aux yeux, j’allais exploser de rire à tout moment. Entre *** et moi, tout est allé très vite à vrai dire. Quand Léo et moi on s’est arrêté à Santa Rosa, j’ai directement fait connaissance avec lui et pour tout vous dire, le courant est vite passé. On est pareil. On a les même passions, niveau caractère, on se complète, .. Mais entre lui et moi, il n’y a rien d’autre que de l’amitié car mon cœur, il est destiné à un autre, mon meilleur ami depuis toujours, Léo. Mais il ne sait pas ce que je ressens vraiment pour lui. On est totalement différent. Moi, je suis la petite sainte ni touche et lui, il est le beau gosse bad boy. Mais malgré ça, on s’adore. Il est tout pour moi. Mais la seule chose que je ne lui ai pas dit c’est que j’ai tout raconté à ***, tout. Il sait tout du braquage de la banque et que nous avons un otage, mais malgré ça, il reste là pour moi et on rigole bien ensemble. Mais je sens qu’il ne me dit pas tout ..