megan & aron

dimanche, le cadran de ma montre indique sept heure trente, départ de bridgeport la nuit dernière. insomniaque, j'ai roulé toute la nuit, tournant régulièrement la tête sur ma partenaire. elle dort paisiblement, la chance. putain, la fatigue me tire le visage. megan vient de se réveiller, et elle brise le silence, le ronronnement du moteur. « bordel aron, regarde-toi un peu ! arrête-toi sur le bord de la route et donne-moi le volant, s'il te plait. » elle me parle, elle me conseille de m'arrêter, de lui donner le volant. je somnole, la route me semble interminable, l'heure tourne et je rêve de l'arrêter, de la remonter, de la remonter avant la nuit dernière, avant de commettre l'irréparable. elle me regarde, elle me scrute du coin de l'œil, attendant une réaction de ma part. je m'arrête sur le bord de la route comme elle me l'a demandé, elle descend en prenant le soin de regarder qu'aucune voiture n'arrive sur elle. elle contourne la challenger, et m'ouvre la portière. « ta vie, elle te convenait avant, avant de me suivre. » elle me délivre un tendre sourire. elle me rend raide dingue et merde, je l'aime. s'attacher et aimer, le genre de sentiment complètement barge. l'envie de l'enlacer, de lui donner un baiser me brûle l'âme. malheureusement, je me contente de la regarder comme un crétin, de lorgner sur sa poitrine. elle me donne une petite claque sur la pommette droite, histoire de me détourner le regard. « j'ai souhaité te suivre. ma vie me convient tout autant, l'ancienne était foutrement tuante. » je me lève et je m'étire longuement. elle se tient à un mètre de moi et sa beauté me saute violemment à la gueule. EC

madeline & aron